24 heures à Thessalonique

24 heures à Thessalonique

Thessalonique a toujours été une ville alternative et intrigante, marchant à son rythme. Amanda Dardanis d’Athens Insider trace votre journée parfaite dans ce port historique à l’ambiance légère et aux saveurs incroyables.

La deuxième ville de Grèce est longtemps restée méconnue, cachée par l’ombre d’Athènes. Peu à peu, grâce à l’accueil de grands événements internationaux tels que le Festival international du film, le Salon international du livre, l’accueil de la Biennale d’Art contemporain et une scène gastronomique en pleine expansion, les regards se tournent de plus en plus vers Thessalonique, qui a de moins en moins à envier à la capitale du pays.

D’où vient le nom de cette ville ? La ville a été fondé par le roi Cassandre de Macédoine en -315 et donne le prénom de son épouse à la ville, Thessaloniké (Θεσσαλονικη). Prénom qui veut dire lui même la victoire des Thessaliens (Θεσσαλών-νίκη). En effet Philippe II de Macédoine, le père de Thessaloniké, aurait donné ce nom à sa fille après une victoire militaire qu’il aurait obtenue grâce à l’aide des Thessaliens, voisins de la Macédoine antique.

Au milieu des saveurs de la ville

La capitale de la Macédoine centrale, à l’histoire plurielle par l’influence ottomane et l’afflux d’une immigration juive et russe, a hérité d’une gastronomie riche et variée. Parmi les endroits et façons d’en profiter, notons les célèbres fagadika (“petits endroits pour manger”) avec leurs mezedes (chaque petit restaurant possède sa spécialité de meze) ; la politiki kouzina (des plats épicés agrémentés de raisins et de pignons de pin) ; et également les très nombreuses psarotavernes du bord de mer (restaurants de poissons) et leurs poissons pêchés dans le Bosphore. Thessalonique abrite aussi de nombreux marchés – Modiano et Kapini notamment – véritables paradis de couleurs, de sons et de parfums. Dans certains endroits de la ville comme à Ladadika (le vieux quartier juif), les entrepôts d’huile d’olive ont laissé place à de charmants restaurants et bars, créant un lieu vivant pour la soirée.

« Oi Οmpréles » (Les Parapluies), oeuvre d’art de l’artiste Giorgos Zongolopoulos (1993)

Une ville qui invente

Thessalonique jouit également d’une vie universitaire pleine d’effervescence (l’université Aristote est parmi l’une des plus grandes de Grèce) ce qui lui confère un souffle créatif et un atout supplémentaire, qui lui a valu la récompense de capitale européenne de la jeunesse en 2014.

Le long de la jetée, les 6 kilomètres du bord de mer ont été rénovés pour accueillir un large espace idéal pour une promenade. Cet espace a considérablement amélioré la ville, donnant aux flâneurs un cadre privilégié pour leurs balades.

La crise financière a introduit une nouvelle vague de Do it yourself (« Faites-le vous-même ») au sein de la ville. Spécifiquement dans les anciennes fabriques de tissus de Bezesteni et du quartier de Valaoritou avec leur style néo-grunge et leurs bars rétro.

24 heures optimales à Thessalonique

Petit-déjeuner : la fameuse Bougatsa.

Les Grecs ne prennent que très rarement leur petit-déjeuner dans les règles françaises de l’art. Faites comme eux et attrapez un café, une bougatsa (pâte filo garnie généralement de crème vanillée) ou un koulouri (le bagel grec). Les nombreuses boulangeries de la ville raviront votre gourmandise.

Nous vous recommandons Serraikon, proche des marchés de Modiano et Hatzis, aux accents turcs, situé au numéro 50 de la rue Venizelou (connue pour ses trigona panoramatos primés par la ville et son nouveau pudding au poulet)

Flânerie au cœur de la ville…

… en descendant tranquillement la fameuse promenade de Thessalonique qui longe l’avenue Megalos Alexandros. Cette promenade pittoresque a des micro-parcs à thème (avec des noms comme « Jardin de l’après-midi ensoleillée » et « Jardin d’Alexandre ») et des installations contemporaines frappantes qui rappellent Barcelone. Faites un arrêt aux célèbres «Parapluies de Thessalonique» de Georgios Zoggolopoulos, puis continuez jusqu’au symbole le plus connu de Thessalonique, la Tour Blanche. Jadis connue sous le nom de Tour du Sang, ce symbole était autrefois une prison notoire et le théâtre d’exécutions massives pendant la période de domination ottomane. Après que les Grecs aient repris le contrôle de la ville en 1912, son extérieur a été blanchi à la chaux, son intérieur a été remodelé et abrite désormais un musée retraçant l’histoire de la ville.

Tour Blanche

Trouvez votre Warhol au Musée d’Art contemporain.

À 5 minutes à pied de la Tour Blanche, vous trouverez le centre d’art de renommée mondiale où le prolifique galeriste et collectionneur Alexandros Iolas a fait don d’œuvres mondialement connues (Warhol et Akrithakis font partis de la collection permanente)

Prenez ensuite le taxi pour vous rendre sur la place Aristotelous, place centrale au style néo-classique, se situant juste derrière le front de mer. De là, poursuivez jusqu’au marché de Modiano, en place depuis le XIIe siècle. Ouvrez les yeux et laissez-vous imprégner par les odeurs et l’ambiance qui y règne.

Place Aristote

Déjeûner à Ladadika

Depuis sa transformation, le vieux quartier de Ladadika est devenu le lieu idéal à Thessalonique pour prendre un bon repas. Le mieux est de vous attabler dans l’un des nombreux mezedopolio du quartier où vous pourrez déguster une série de petits plats aux accents anatoliens. La nourriture y est plus épicée qu’à Athènes, – mais aussi moins chère – héritage de la présence ottomane.

Nos deux adresses à Ladadika :

Full Tou meze (Katouni 3) où la carte et son large choix de meze au fromage contenteront les gourmands

Panellinion (Doxis 1) avec ses spécialités régionales de toute la Grèce.

Après-midi : place à l’histoire

Profitez du bord de mer en marchant de Ladadika jusqu’à la place Eleftherias, la jumelle de la place Syntagma à Thessalonique, situé au niveau de la rue Elefterios Venizelos et qui vous permettra d’admirer la plus fameuse cathédrale de la ville : Saint Dimitri (saint patron de Thessalonique). Son corps est enterré et visible dans les galeries sous le monument. De la cathédrale, il vous sera possible d’accéder à pied à de nombreux autres lieux symboliques de la ville comme l’Agora romaine, le hamman turc ou encore le palace de l’empereur romain Galère (250-311 av. J.-C.), l’un des plus importants monuments de l’Antiquité tardive.

Tout est Feta, rien que Feta

N’oubliez surtout pas d’inclure le premier « Feta bar » dans votre liste d’activités. Au numéro 14 de la rue Pavlou Mela, vous trouverez le bien-nommé Mia Feta, véritable temple dédié à ce fromage grec, mais également épicerie fine où vous trouverez des produits laitiers provenant de la fromagerie du propriétaire située à Grevena, à 180 km de Thessalonique. Un concept étonnant né de la coopération entre un ancien ébéniste et un producteur laitier. Prenez le temps de goûter à la fameuse panna cotta de feta avec de la marmelade et des truffes sauvages.  Profitez également des menus sans cesse différents et à petit prix.

Repos au Kastro autour d’un café

Il est de temps de s’accorder un peu de repos. Rejoignez en taxi ou à pied l’ancienne forteresse de la ville, le Kastro (où les gens habitent encore aujourd’hui derrière les murs de pierre vieux de quatre siècles) situé à 200 mètres au-dessus de la mer. Le Kastro Café, juste après l’entrée, vous offrira des points de vue intéressants sur la ville – particulièrement sur l’ancien quartier ottoman d’Ano Poli. Quartier ottoman où, en vous y aventurant, vous pourrez admirer les nombreuses églises byzantines et les nombreuses maisons joliment restaurées.

Dîner dans l’atypique taverne Ouzou Melathron – une institution de Thessalonique dans un quartier convivial et peu touristique – qui vous offrira un cadre relaxant près des vielles fabriques de tissus de Bezesteni. Ouzou Melathron possède une carte gargantuesque d’entrées que vous dégusterez en profitant des nombreuses représentations musicales – de la musique populaire grecque (rebetika ) à un style néo-grunge. Si vos goûts vous porte vers quelque chose de plus contemporain, profitez de Charoupi (Doxis 4) qui propose une délicieuse variété de plats crétois tel que le lapin au romarin servi avec une sauce faite à partir de moût de raisin ou bien de purée d’aubergines frites que vous dégusterez dans un cadre chaleureux alliant bois et métal.

Si vous avez encore un peu d’énergie, allez faire un tour du côté de la rue Valaouritou.  Symbole du souffle nouveau que porte la ville, le quartier vous permettra de boire un verre pour terminer la journée de la meilleure des façons. Dirigez-vous vers le Real Rocknrolla Bar (Valaouritou 31) ou, mais seulement à partir de mai, au Fragile (Valaouritou 29)  pour son bar sur le toit.

Conseil
Vous voulez manger sur le pouce ? Procurez­-vous le guide sur www.eatandwalk.gr et plongez dans la riche histoire culinaire de Thessalonique.

Où dormir ?
City Hotel – un hôtel quatre étoiles au «design urbain». Les chambres sont entre 80 et 100 euros la nuit. Très bien situé, à un pâté de maisons du front de mer et très proche de l’attrayant boulevard commerçant de Tsimiski. La décoration moderne et fraîche de l’hôtel est l’antidote parfait à la bande-son frénétique du centre-ville de Thessalonique. cityhotel.gr


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