La beauté des fleurs sauvages
Nike Morgan est heureuse quand il photographie des fleurs sauvages en Grèce. Ici, elle cartographie certaines de ses découvertes les plus colorées – comme la Colchique d’automne (Colchicum autumnale) utilisée par la mythique Médée pour empoisonner ses enfants – et nous indique où et quand trouver les meilleurs spécimens floraux.
Je levai les yeux et je vis quatre yeux qui me regardaient timidement au loin, à peu près à 10 mètres plus loin, deux cerfs élaphes qui se tenaient au milieu des sapins du mont Parnitha, à côté du refuge de Bafi. J’ai réussi à prendre une photo d’eux. Puis, pendant un bref instant, je cherchais mon amie Katie, qui m’accompagnait souvent lors de mes sorties à la campagne, pour que je puisse lui montrer les cerfs mais je n’arrivais pas à la trouver. Au moment où j’ai regardé en arrière, les cerfs avaient disparu sans un bruit.
Mais nous ne cherchions pas de cerfs. Nous cherchions des fleurs sauvages. Quand votre passe-temps est de photographier des fleurs sauvages autour d’Athènes, il faut toujours s’attendre à l’inattendu – et à cette occasion le cerf était un bonus.
Photographier des fleurs sauvages a beaucoup de bénéfices : respirer le grand air et profiter du soleil, rester en forme en marchant au bord de la mer et à flanc de montagne, l’exaltation de découvrir une nouvelle fleur, la satisfaction de capturer un bon cliché de cette fleur et l’excitation de trouver de nouveaux endroits.
Une fleur pour chaque saison
Il est possible de trouver des fleurs sauvages dans Athènes et ses alentours tout au long de l’année, bien qu’elles soient plus abondantes au printemps et en automne. J’ai pris cette photo d’anémone rouge (Anemone coronaria) au printemps 2014 sur l’île d’Egine, dans un grand champ rempli de cette fleur, près de la maison d’un ami.
Les delphiniums étaient à un de mes endroits préférés : Avlaki sur la côte est de l’Attique juste au sud de Porto Rafti (accessible avec le bus KTEL, au départ d’Athènes près de la station de métro Victoria rue Mavrommateon/Μαυρομματαίων). J’ai trouvé beaucoup d’espèces de fleurs sauvages à Avlaki au cours de ces dernières années, y compris des orchidées. Au printemps et en automne c’est un endroit paisible, contrairement à la période estivale avec les vacanciers qui font trop de bruit. Vous pouvez déjeuner à l’une des tavernes locales après avoir grimpé sur les collines.
J’ai pris ce cliché du colchique rose sur le mont Parnitha en octobre 2011. La montagne était remplie de fleurs inhabituelles (un téléphérique vous emmène jusqu’au casino, que vous pouvez traverser pour accéder aux montagnes). Ce colchique ressemble à une tulipe ou un très grand crocus, mais je suis quasiment sûre que c’était ni l’un ni l’autre. Quand je me suis renseignée dans le livre « La flore d’Europe occidentale » (de Marjorie Blamey et Christopher Gley-Wilson) j’ai découvert que j’avais raison. Puis j’ai appris que dans la pièce d’Euripide Médée, la sorcière mythologique avait tué ses enfants avec du poison de cette plante pour venger son mari, Jason, qui l’avait abandonnée. Médée était originaire de Colchide, d’où le nom de cette plante.
Le crocus d’hiver (Crocus-cancellatus) poussait sur le mont Pendeli le lendemain de Noel 2010, pendant un décembre exceptionnellement doux.
La faune et flore
Tant d’espèces différentes de fleurs sauvages poussent dans la capitale et dans les extérieurs qu’il serait impossible de tout mentionner dans un article. Jusqu’à présent, j’ai photographié plus de 400 plantes et, incroyablement, j’en trouve encore que je n’avais jamais vues auparavant. J’aime particulièrement les iris et les orchidées, mais je n’en ai pas mises ici, elles seront incluses dans le livre illustré dans lequel je travaille.
Vous ne pouvez éviter de photographier les insectes qui fréquentent les fleurs sauvages, et beaucoup d’entre eux sont beaux, et pas seulement les papillons, mais aussi les coléoptères verts métalliques ou de couleur bronze, ou d’autres créatures. Quand vous commencez, vous ne savez pas quand vous allez vous arrêter, entre les reptiles, les oiseaux ou même les mammifères. Alors pourquoi s’arrêter ? Tirez le meilleur parti de votre passe-temps et photographiez les créatures que vous rencontrez !
Où trouver des fleurs sauvages autour d’Athènes
À Athènes, les bons endroits pour trouver de fleurs sauvages, surtout au printemps, sont les sites archéologiques comme l’Agora près de Thissio. Il y en a aussi dans le parc de Syngrou à Maroussi sur l’avenue Kifisia, et au Jardin Botanique (rue Iera Odos) où les fleurs sauvages poussent sur la colline ; et vous pouvez trouver des espèces rares dans le jardin de rochers dédié au botaniste Myrto Apergi (pour y aller, prenez le métro jusqu’au terminus Agia Marina, puis prenez le bus A16 jusqu’à l’arrêt Diomidios/Διομηδειος).
Autour d’Athènes, vous pouvez trouver des fleurs sauvages sur la côte dans des endroits tels que la plage rocheuse de Vougliameni sur la côte ouest, ou à Avlaki sur la côte est, ou encore autour de Sounion et Lavrion sur la pointe sud de l’Attique. Il y a trois montagnes qui entourent Athènes : Parnitha au nord, Pendeli au nord-est et Immitos au sud-est. Tous les trois ont été ravagés par des incendies, mais vous pouvez toujours trouver des fleurs là-bas. Le mont Immitos est nu au sud mais bien plus vert vers le nord. J’ai trouvé des fleurs à photographier au-dessus de Papagou et autour des monastères de Karéo et Kesariani. Le mont Pendeli possède une double cascade dans la région de Drafi. Le ruisseau qui coule toute l’année, traverse ensuite une gorge où l’on peut trouver des têtards et des libellules au printemps. Le chemin qui y descend est raide mais il s’agit qu’un seul des endroits que j’ai pu découvrir en cherchant des fleurs sauvages à photographier.
Enfin, essayez d’éviter la tentation de couper des fleurs sauvages. Je ne les cueille jamais parce que cela prive la plante de sa capacité à se reproduite, et beaucoup de fleurs que j’ai rencontrées sont rares ou protégées par la loi. Rappelez-vous, ne prenez que des photos et ne laissez que des empreintes de pas !
A propos de Nike Morgan
Née en Grande-Bretagne d’un père gallois et d’une mère grecque, Nike a grandi et étudié en Angleterre où elle a travaillé comme professeur d’école primaire. Elle a vécu en Grèce pendant de nombreuses années et a enseigné l’anglais à Athènes et a travaillé comme rédactrice et éditrice chez Hillside Press. Elle chante dans la chorale de l’église St Paul et aux Chanteurs d’Athènes. Nike s’intéresse à l’astronomie, à la géologie et à la botanique.
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