La Grèce et les Jeux Olympiques (3/4) : 2004 « Jeux Olympiques, bienvenue de nouveau en Grèce »
Dernièrement, les 28e Jeux Olympiques d’Hiver ont eu lieu à Pyeongchang. Des jeux sous le signe de la paix comme on a pu le voir lors de la cérémonie d’ouverture avec les deux Corée et leur unique drapeau. Comme tout le monde sait, les Jeux Olympiques ont été créé il y a plus de 2 500 ans sur le territoire grec. Bonjour Athènes vous propose à travers une série d’articles le lien unique des Jeux Olympiques avec la Grèce, une compétition qui a traversé les siècles et les frontières.
Article précédent : 2004 « Jeux Olympiques, bienvenue de nouveau en Grèce »
Des Jeux Olympiques en 1906 ?
Suite au succès des premiers Jeux Olympiques modernes à Athènes en 1896, le roi George 1er de Grèce demande au CIO de pouvoir organiser des jeux « Intercalaires », jeux qui auraient lieu à Athènes tous les quatre ans, deux ans après les jeux officiels. C’est donc dans ce cadre-là qu’en 1906 les premiers jeux Olympiques Intercalaires ont eu lieu.
Cette édition particulière a été plus importante que la première édition puisque 854 athlètes (dont quelques femmes !) ont participé à cette compétition, pour 20 pays. Les jeux ont été organisés principalement au stade Panathénaïque, avec des épreuves comme le tir à la corde (photo) ou le tir à la carabine et pistolet. Ces jeux ont vu une amélioration de l’esprit olympique puisque le premier défilé des sportifs par délégation a vu le jour, avec une remise de médailles. Ils ont été considérés pendant un temps comme des vrais Jeux Olympiques mais en 1949, le CIO a décidé de retirer cette étiquette.
La compétition, bien que réussie, a été la seule organisée, la Grèce ayant des problèmes géopolitiques à chaque date des hypothétiques éditions.
Un retour prévu depuis longtemps
Pour le 100e anniversaire du retour des Jeux Olympiques en 1996, Athènes avait présenté sa candidature, celle-ci étant soutenue par le CIO. Or la ville d’Atlanta, sa principale concurrente, (Etats-Unis) a été retenue pour organiser les Jeux Olympiques de 1996 pour la qualité de ses infrastructures, et aussi (surtout ?) pour être le siège social de Coca-Cola, alors sponsor des JO depuis 1928. Ne pouvant pas présenter sa candidature deux fois de suite, Athènes retente sa chance en 2004 et le 5 septembre 1997 Athènes est officiellement élue ville-hôte des Jeux Olympiques, 108 ans après la première édition moderne des Jeux en 1896.
Un événement qui précipita de nombreux travaux urbains, comme la construction du nouvel aéroport au sud-est de la capitale. Les transports ont été considérablement améliorés aussi avec la construction d’un tramway et de deux lignes supplémentaires de métro, ainsi qu’un périphérique autour d’Athènes. Concernant les sites olympiques, les principaux complexes se trouvent à Maroussi, Elliniko et Phaliro, mais des compétitions ont eu lieu dans toute la Grèce, notamment à Olympie où l’épreuve du lancer de poids a été organisée sur le stade. Des constructions qui ont pris beaucoup de temps, ralenti notamment à cause de découvertes archéologiques comme des maisons datant de 2800 av. J.-C. à l’endroit où le centre d’aviron a été construit. Ce retard a inquiété un temps le CIO, mais les travaux se sont tous terminés à temps (quelques jours avant l’ouverture) pour les Jeux Olympiques en août 2004.
Une communication olympique
C’est le 13 août 2004 que s’ouvrent officiellement les XXVIIIe Jeux Olympiques Modernes au sein du stade olympique Spýros Loúis à Maroussi. Une cérémonie d’ouverture avec une empreinte antique très présente, notamment dès les premières minutes avec la mention aux jeux Olympiques antiques et une scénette mettant en scène un homme au stade à Olympie. Toute la cérémonie est un hymne à la richesse de la culture antique grecque, un héritage commun à tous les Européens.
En dehors de cette cérémonie, l’héritage grec est tout aussi présent dans la communication des jeux, avec notamment le logo de ces jeux Olympiques en forme de couronne d’olivier (ou kotinos), récompense que l’on donnait aux vainqueurs lors des jeux antiques. Les mascottes de ces jeux appelées Phivos et Athina en hommage à la mythologie grecque, Phivos Apollon étant le dieu du chant et de la musique et Athéna déesse de la sagesse et protectrice de la ville d’Athènes. La forme des mascottes s’apparentaient à des poupées en terre cuite datant de l’Antiquité.
Lors de ces jeux, 201 pays ont été représentés par 10 625 athlètes à travers 301 épreuves. Pour rappel, les premiers Jeux en 1896 ont vu 241 athlètes représentants 14 pays, participer à 43 épreuves !
Des Jeux Olympiques coûteux
Même si ces jeux étaient attendus et ont été un succès (malgré la menace terroriste qui planait, trois ans après les attentats du 11-Septembre), ces jeux ont fait grimper la facture à une vitesse mirobolante. Certains ont estimé le coût de ces jeux à 9 milliards d’euros, un coût excessif pour un si petit pays dont l’économie était déjà fragile.
Aujourd’hui, il y a peu de chance de revoir les Jeux Olympiques se dérouler sur le territoire grec dans les prochaines décennies, à cause des problèmes économiques. Cependant l’esprit grec se retrouve encore dans chaque olympiade, qu’elle soit estival ou hivernale, avec notamment la délégation grecque est la première nation à défiler lors de la parade des athlètes. Un clin d’œil à l’histoire.
Le saviez-vous ?
- La tradition du relais de la flamme olympique remonte aux Jeux Olympiques de Berlin 1936. Un universitaire et théoricien du sport du nom de Carl Diem a eu cette idée, inspirée par l’Antiquité avec les lampadidromía, des courses aux flambeaux organisés lors de fêtes religieuses comme les Panathénées, fête religieuse en l’honneur d’Athèna à Athènes. Une idée retenue par Adolf Hitler, qui admirait la puissance de la mythologie grecque et l’image de Zeus, voulait promouvoir la puissance du Troisième Reich et de la « race aryenne » à travers les pays traversés par la torche entre Olympie et Berlin.
Laissez vos commentaires ...