L’olive, un trésor consommé depuis le Néolithique

L’olive, un trésor consommé depuis le Néolithique

L'olive, un trésor consommé depuis le Néolithique

L’archéologue Holley Martlew revient sur un trésor de Grèce, l’olive et son huile. Cet aliment incroyable est consommé depuis le Néolithique, des milliers d’années avant nous.

De la cuisine au rituel religieux, l’olive est un aliment sacré

Que serait la vie en Grèce, sans les olives pour manger et l’huile d’olive pour cuisiner ? Inimaginable. Et c’est vrai depuis la nuit des temps, c’est à dire le néolithique, « quand tout a commencé à se produire ». On a trouvé des olives sauvages dans l’Argissa néolithique en Thessalie, ainsi que des pois, des lentilles, de la vesce, des pistaches et des glands. L’époque exacte à laquelle les oliviers ont été domestiqués en Grèce n’est pas connue avec précision.

Saviez-vous que les olives, à l’état naturel, ont un goût amer qui rend les bovins et les chèvres indifférents, mais qui rend douteux qu’elles aient été consommées par les humains avant qu’on ne découvre un moyen de les traiter ? Ce n’est pas trop difficile pour les jeunes olives, les vertes, car elles peuvent être traitées dans l’eau. Mais les olives laissées sur la vigne pour mûrir, devenant violettes ou noires, ont besoin de plus que de l’eau pour être traitées, l’ajout de sel, de vinaigre si possible, et ensuite pour améliorer la saveur, d’une herbe ou d’un bouquet d’herbes.

À la lumière de ce qui précède, il est possible qu’à l’origine, les olives aient été utilisées, non pas pour manger, mais pour l’huile. L’huile d’olive, presque sans fumée, est excellente pour les lampes, et elle est très savoureuse, donc bonne pour la cuisine. L’éclairage et la cuisson auraient été les premières utilisations, mais l’olive aurait également servi à des fins pharmaceutiques et de nettoyage. Plus tard, elle fut reconnue comme une marchandise importante, et elle pris également une signification symbolique, elle fut utilisée pour l’onction dans les rituels religieux. Le terme « Messie », qui est entré dans l’usage courant des milliers d’années plus tard, signifie « l’oint ».

Les olives, un trésor grec ancient

Des découvertes antique remontant jusqu’à 5000 ans avant J.-C

Des pressoirs à olives ont été trouvés en Israël, datant d’environ 5000 ans avant J.-C., mais en Grèce, la plus ancienne preuve archéologique est le début de l’âge du bronze. Par déduction, les presses devaient exister en Crète au Néolithique. Il existe des preuves que l’huile d’olive était consommée par les habitants de la grotte de Gerani, sur la côte nord de la Crète, près de Rethymnon, au Néolithique.

Comment le savons-nous ? Parce que des analyses de résidus organiques ont été effectuées sur les tessons de poterie qui s’y trouvaient. Le but était de découvrir ce qui était cuit, mangé et bu en Crète au néolithique. Les résultats ont été obtenus en extrayant les composants chimiques des tessons (pesant de 2,5 à 5 grammes chacun) qui ont ensuite été interprétés par un chimiste organique ayant des connaissances spécialisées.

Un petit bol datant du néolithique moyen, environ 4500 avant J.-C., a été trouvé contenant de l’huile d’olive. Il contenait également des cires végétales provenant de feuilles et de noix et de la graisse de moutons ou de chèvres. Un autre bol de la même forme, datant du Néolithique tardif, 3800 avant J.-C., contenait un ragoût de légumes à feuilles et une grande quantité d’huile d’olive. Les résidus de ces deux bols nous fournissent la preuve absolue de l’extraction de l’huile d’olive et de sa consommation au Néolithique.


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