Maman de Louise Bourgeois à Athènes

Maman de Louise Bourgeois à Athènes

L’emblématique araignée géante de Louise Bourgeois sera exposée sur l’esplanade du SNFCC pendant sept mois, avec une entrée gratuite pour le public. Louise Bourgeois est la première artiste à recevoir une commande de la Tate Modern Gallery de Londres, pour y répondre, elle crée Maman, sa sculpture en acier inoxydable de 10 mètres représentant une araignée portant des œufs en marbre qui est devenue depuis l’une de ses œuvres les plus célèbres.

À propos de Maman, Bourgeois a déclaré : « L’araignée est une ode à ma mère. Elle était ma meilleure amie. Comme une araignée, ma mère était une tisserande. Ma famille était dans le domaine de la restauration de tapisseries, et ma mère était responsable de l’atelier. Comme les araignées, ma mère était très intelligente. Les araignées sont des présences amicales qui mangent les moustiques. Nous savons que les moustiques propagent des maladies et sont donc indésirables. Donc, les araignées sont utiles et protectrices, tout comme ma mère ».

La sculpture de Louise Bourgeois a toujours fait référence à son univers personnel, et plus précisément à son enfance. Née à Paris en 1911, sa famille possédait un atelier de tapisserie, où Louise Bourgeois travailla dès l’âge de 12 ans à la restauration des parties perdues ou endommagées de la tapisserie. Après des études de mathématiques à la Sorbonne à 15 ans, Louise Bourgeois étudie l’art dans diverses écoles parisiennes, dont l’École du Louvre, l’Académie des Beaux-Arts et l’Académie Julian. C’est en travaillant comme assistante à l’atelier de Fernand Léger qu’elle décide de changer de support allant de la peinture à la sculpture, ce qui marque un tournant important dans sa carrière.

En 1938, elle s’installe à New York avec son mari, l’historien de l’art Robert Goldwater. Louise Bourgeois a déclaré que si elle était restée à Paris, elle n’aurait pas pu réussi à être une artiste. Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire. Au cours d’une carrière qui s’étend sur plus de soixante-dix ans, Louise Bourgeois a traversé la plupart des grands mouvements artistiques du XXe siècle, tout en parvenant à conserver son caractère unique. Cette force émane de son vaste et impressionnant corpus d’œuvres qui dissèquent inlassablement les relations entre hommes et femmes ou au sein de la famille, celles des hommes à leur environnement ou à l’environnement.

Comme l’a noté un jour Dorothy Cross, « Louise va plus loin en incluant le spectateur dans le drame ».

Telle une créature échappée d’un rêve, ou une incarnation plus grande que nature d’une peur secrète d’enfance, l’araignée géante Maman (1999) projette une puissante ombre physique et psychologique. Haute de plus de 10 mètres, cette sculpture mammouth est l’une des entreprises les plus ambitieuses de la longue carrière de Louise Bourgeois. Au cours d’une œuvre vaste qui s’étend sur plus de soixante ans, Louise Bourgeois a sondé les profondeurs de l’émotion humaine plus profondément et plus passionnément que tout autre artiste de son temps.

Par son évocation de la psyché, son œuvre est à la fois universelle et profondément personnelle, avec des références fréquentes et explicites aux souvenirs d’enfance douloureux d’un père infidèle et d’une mère aimante mais complice. Louise Bourgeois s’est fait remarquer dans les années 1940 avec ses Personnages (1945-55) d’inspiration surréaliste : de fines formes verticales en bois ou en pierre qui évoquent le corps humain. Installés en grappes, suggérant une petite foule ou peut-être une famille, les Personnages étaient censés symboliser des figures du passé de l’artiste. Maman, en effet, est associée à sa propre mère. L’araignée, qui protège ses précieux œufs dans un corps semblable à une cage d’acier, suscite l’admiration et la peur, mais sa taille massive, en équilibre improbable sur des pattes minces, transmet une vulnérabilité presque poignante. Cependant, la relation de l’artiste à la maternité est ambiguë, complexe et parfois contradictoire. Dominant son environnement et se balançant sur des jambes segmentées, Maman évoque la peur et suggère le piège.

Quand : Tous les jours du 31 mars au 6 novembre 2022

: Esplanade de la SNFCC, snfcc.org

Entrée libre


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