Nikos Aliagas fête ses 20 ans à TF1 et son héritage franco-grec
Nikos Aliagas, l’une des personnalités les plus populaires de la télévision française, fête cette semaine ses 20 ans à TF1. Homme talentueux aux multiples facettes – acteur, présentateur, photographe –, il a fait la couverture de Bonjour Athènes en 2007 et a été mis à l’honneur à plusieurs reprises dans le magazine. Voici un extrait de son interview avec Rania Hoballa sur TF1.
« La lumière, tu la laisses sur le palier, sinon elle va tout brûler chez toi ». Cette petite phrase que lui répétait son père, Nikos l’a toujours gardée en tête. Et c’est peut-être le secret de sa longévité. Pour célébrer ses 20 ans d’antenne, TMC propose ce mercredi un documentaire de quatre-vingt-dix minutes baptisé Nikos en vrai, à l’ombre des lumières. Un film touchant dans lequel l’intervieweur des stars a accepté de se livrer sur son parcours, sa famille, ses débuts à la télévision, mais aussi sur les doutes qui l’ont traversé, son attachement viscéral à la terre de ses ancêtres ou encore sa double culture franco-grecque.
Un documentaire centré sur vous, vous ne vous êtes pas dit que c’était « too much » ?
Évidemment, j’ai eu des doutes quand on me l’a proposé, car j’ai passé plus de 30 ans de ma vie à mettre les autres dans la lumière. Et surtout, je me suis demandé si ça allait intéresser quelqu’un ! Mais après mûre réflexion, j’ai pensé que c’était l’occasion de raconter mon parcours atypique et, peut-être, de conforter un certain nombre de jeunes qui débutent dans ce métier et qui, comme moi, ne connaissent personne.
On découvre que vous avez eu une malformation à la naissance et que vous avez failli mourir. Une épreuve pareille, ça conditionne toute une vie ?
Oui, c’est sûr. J’ai remarqué d’ailleurs que la plupart des gens qui sont dans la lumière ont tous connu une faille dans l’enfance. La maladie, c’est une épreuve pour les parents, mais aussi pour les enfants. On apprend à souffrir dans son coin et à sourire devant ses proches pour ne pas les rendre tristes. Moi, j’ai dû survivre et j’ai toujours voulu rendre mes parents fiers. C’est grâce à ce gamin quasiment mort-né que je suis là aujourd’hui…
Le documentaire nous plonge dans l’intimité de votre famille, aux côtés de votre mère, de vos enfants…
Oui, c’est la première fois qu’on les voit, mais ils sont de dos ! On rentre dans ma famille, mais avec beaucoup de pudeur. Ma mère est quelqu’un de très important pour moi. Elle mesure 1,50 m, mais c’est une géante avec une force incroyable. Elle est fière de son fils, mais elle n’est pas fan. Chez elle, il n’y a pas de photos de moi partout dans le salon. Ma mère m’aide à garder les pieds sur terre. Et puis la télé, c’est une partie de ma vie, ce n’est pas mon quotidien.
Quel genre de père êtes-vous ?
Je suis le genre de père qui réveille ses enfants la nuit quand je rentre de voyage pour leur offrir des cadeaux ! Ce qui rend folle ma femme [il rit]. J’ai du mal à être ferme avec eux, mais j’apprends.
Plus jeune, est-ce que vous rêviez de télévision ?
Non, car je ne m’autorisais pas à rêver. Je viens d’une famille d’immigrés, on vivait dans un deux-pièces très modeste, on ne se donnait pas le droit d’être propriétaire. Ce documentaire raconte aussi l’histoire d’une famille et la gratitude qu’on a envers le pays qui nous a accueillis.
Est-ce qu’on reste toute sa vie un fils d’immigrés ?
Oui, évidemment. On hérite d’une culture différente malgré soi. J’ai toujours en moi ce sentiment de déracinement permanent que j’ai hérité de mon père. Le remède contre ça, c’est de vivre l’instant. Et de bien connaître la culture de ses deux identités. J’honore la France, mais je ne renie pas mon ADN non plus. L’un nourrit l’autre.
Le documentaire revient sur votre parcours, et notamment sur vos débuts compliqués à la présentation de « La Star Ac’ ». Au final, comme l’a écrit Nietzsche : ce qui ne me tue pas me rend plus fort ?
Oui complètement. Peu importe ce qu’on gagne à la fin, dans la vie, il ne faut jamais perdre espoir. Moi, j’ai connu des moments où les gens me regardaient avec pitié dans les couloirs. Mais ce n’est pas le regard des autres qui nous fait, c’est notre capacité à regarder le monde. La notoriété, on en fait vite le tour. Pour moi, c’est quelque chose qu’on nous donne pour ouvrir les yeux, pour avoir des opportunités. Mais si on ne fait que se regarder dans le miroir, ça ne sert à rien. Pour survivre là-dedans, il ne faut pas être dupe.
Animateur, photographe, père de famille, comment jonglez-vous entre vos différentes casquettes ?
Le secret, c’est de faire les choses à fond. Après une émission, je rentre chez moi et le lendemain, je vais au marché avec mes enfants sans penser au travail. Il faut réussir à passer d’un monde à l’autre sans attendre quoi que ce soit. Mais surtout, il ne faut pas craindre d’avancer et de faire des erreurs. Je me dis que, de toute façon, à la fin, on partira tous.
Où puisez-vous votre enthousiasme ?
Dans l’émerveillement du présent. L’intérêt, c’est de partager des choses avec les gens, pas de leur vendre du rêve, car le rêve ça ne se vend pas. Et dès que j’entends le décompte dans l’oreillette, c’est parti comme si c’était la première fois. Ou la dernière d’ailleurs [rires]. Au bout de 20 ans, j’ai encore moins de certitude qu’à mes débuts.
Article de Rania Hoballah, publié le 8 février 2022 à TF1 pour fêter ses 20 ans d’antenne. TMC a diffusé le 9 février 2022 à 21h15 un documentaire sur Nikos Aliagas : « Nikos en vrai, à l’ombre des lumières » dans lequel il revient sur le parcours de ce fils d’immigré grec devenu une célébrité. Un film touchant dans lequel Nikos, aujourd’hui âgé de 52 ans, se livre à cœur ouvert.
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