Top 3 des lieux musicaux et nostalgiques d’Athènes où se régaler les papilles

Magemenos Avlos

Si nous avions un pedigree aussi glamour que celui de Magemenos Avlos, nous ne changerions probablement rien non plus ! Depuis 1961, ce charmant quartier de base dans les environs verdoyants de Pangrati, à Plateia Proskopon, est le lieu de rendez-vous favori des musiciens, poètes, acteurs, politiciens et autres personnes fascinantes.

Les fans des temps modernes apprécient les échos séduisants d’antan, la glorieuse bouffe (qui défend les goûts européens) et le merveilleux accompagnement musical.

Lorsque vous entrez dans la spacieuse salle à manger principale du Magemenos Avlos (le nom signifie « flûte enchantée » en grec), c’est comme si vous entriez dans une capsule temporelle teintée en sépia du milieu du XXe siècle. Des coupures de journaux vieillissantes et des photographies de certains habitués célèbres du restaurant (comme le compositeur grec oscarisé Manos Hatzidakis qui s’y est fait les dents), l’éclairage lunatique et les luminaires muraux antiques et de violon donnent le ton. La bonne cuisine et la musique feront le reste. Les meilleures bouchées sont les croquettes au parmesan (les préférées de Hatzidakis apparemment), la fondue au fromage et la fameuse Piccata de Magemenos Avlos, un steak dans une sauce au vin rouge.  Pour toute sa classe, les prix restent étonnamment raisonnables aussi.

Jusqu’en avril de cette année, Kostas Venetsanos, maintenant octogénaire mais toujours en pleine forme, régale les habitués avec « Stella » et autres hymnes percutants de l’âge d’or. Les soirs précédents, vous avez peut-être entendu des airs de Nouvelle Vague grecque d’inspiration française du milieu des années 60. D’autres, vous pourriez taper du pied sous la table pour écouter du jazz, du blues ou un chanteur de folk évocateur.

Café Avissinia

Tout comme Magemenos Avlos, cette précieuse institution monastiraki est bien plus qu’un simple endroit où aller prendre un repas rapide. En fait, ce serait un crime de faire autre chose que de s’installer et de profiter de la « balade » dans l’un ou l’autre restaurant.

Les deux partagent aussi plus qu’un soupçon de la même aura d’élégance bohémienne fanée. Le Café Avissinia, géré par la famille, est un lieu étroit et lumineux, rempli de peintures, et décoré comme les bistrots français de la Porte de Clignancourt, avec du papier peint à fleurs, des vitraux et de la porcelaine délibérément mal assortie. Il a commencé il y a plusieurs décennies comme un humble salon de thé au cœur du marché aux puces et a été créé par la charismatique Ketty Koufonikola, originaire de Thessalonique, qui possède une voix sonore et une figure aristocratique.

Dans les années 1980, Avissinia était « le » lieu de fête, avec des groupes d’amis qui arrivaient en masse pour « danser le ventre et faire le zeibekiko », selon le fils de Ketty, Nikolas, qui dirige aujourd’hui le spectacle. Les commerçants tsiganes et les clients sans rendez-vous se mêlaient joyeusement aux habitués VIP tels que Hadjinassios, Kelaidonis, Dalaras, Plessas et Savvopoulos. Les clients se sont rencontrés et sont tombés amoureux de leurs futures épouses (et reviennent à ce jour) !

Et le rythme continue. Le week-end, la place de l’Avissinia se remplit encore des sons de la gaieté musicale émanant de ce restaurant emblématique (les vendredis et samedis soirs de 21h à 1h du matin ; et les samedis et dimanches après-midi de 15h à 19h). Peut-être entendrez-vous Manos jouer de l’accordéon ou Pavlina chanter de sa voix céleste.

Les délicieux plats que Ketty a conçus restent aussi la vedette du spectacle ; du porc aux poireaux et aux pruneaux, du fromage à la Avissinia, des aubergines préparées à la manière des rembetis, des feuilles de chou farcies au riz, de la viande hachée de porc et de veau et servie avec une sauce veloutée aux œufs et au citron… On ne continue pas !

Half Note Jazz Club

Si vous aimez le jazz, même un peu, il y a de fortes chances que vous ayez déjà passé quelques nuits électriques dans ce quartier lisse et sophistiqué de la Pangrati, qui est le lieu officieux du jazz dans la capitale grecque. Considéré comme le meilleur et le plus original des lieux de jazz de la ville (il a ouvert ses portes en 1979), le Half Note et son cool chat fondateur Takis ont été les seuls responsables de l’essor du jazz dans ce pays. Aujourd’hui, il est prisé par ses fidèles habitués pour son programme dynamique, éclectique et en constante évolution. Chaque saison (d’octobre à mai, le club ferme ses portes en été), le Half Note accueille environ 250 concerts, dont la plupart sont organisés exclusivement depuis Chicago et d’autres célèbres centres de jazz !

Au fil des ans, certains des plus grands talents du monde se sont produits sur cette petite scène intime – des vétérans du jazz, du blues, de la soul, du gospel, du funk et de la musique latine – aux côtés de certains groupes locaux vraiment formidables. Vous pouvez vous détendre avec une bouteille de rouge et un plateau de charcuterie pendant que vous prenez un vol musical mystérieux.

Les clubs de jazz et les nuits froides forment le duo parfait, selon nous, alors si vous n’y êtes pas encore allé, prenez rendez-vous pour aller « La-La » sur le jazz au Half Note cet hiver !

Stoa Athanaton (fermé définitivement)

Nous le savons ! Mais nous n’avons pas pu résister à l’envie de ne pas en parler. C’est une histoire teintée de nostalgie après tout. Le nom lui-même (Stoa Athanaton signifie Arcade of the Immortals) évoque le mystère, la gaieté et la nostalgie. La musique Rembetika – ce qui se rapproche le plus du Blues chez les Grecs – est par nature, généralement une affaire de minuit passionnée. Mais au Stoa Athanaton, magnifiquement authentique, caché sous les arcades du Marché central de la viande d’Athènes, vous pouvez également voir les légendes de la Rembetika tisser leur magie contagieuse lors des séances régulières de l’après-midi (à partir de 15h), tandis que vous dégustez une délicieuse cuisine traditionnelle aux échos d’Asie Mineure.

Une étape incontournable pour ceux qui s’intéressent à la musique traditionnelle de la Rembetika, ce club emblématique et à l’atmosphère merveilleuse fonctionne depuis 1930, et est considéré par beaucoup comme le véritable temple de la Rembetika de la capitale, riche en nostalgie et en célébration de « toutes les choses perdues ». La petite piste de danse du Stoa Athanaton est toujours bondée – et vous pouvez tout aussi bien vous retrouver assis à côté de riches et célèbres, qu’un vendeur de viande, à vous détendre avec du raki ou de l’ouzo après une longue journée de travail. Fermée pendant les mois d’été, il n’y a pas de meilleure façon de réchauffer un après-midi d’hiver morne (ou de se faire de nouveaux amis !).

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